En lien avec le projet immobilier Tivoli Sud, porté par le groupe Implenia, la Ville de Neuchâtel a mis à l'enquête publique au printemps 2025 un avant-projet de réaménagement des espaces publics (sanction préalable), qui prévoit notamment la mise à ciel ouvert partielle de la Serrière, la création d'une centralité de quartier, un apaisement du trafic, des surfaces plus perméables et végétalisées, sans oublier la création d'un ascenseur public à la hauteur du pont Berthier.

Cet avant-projet a été présenté aux riverain-e-s à la mi-février 2025. Le contenu de la présentation peut être téléchargé ci-dessous.

Le réaménagement des espaces publics est dépendant du calendrier du projet immobilier. Les travaux n’interviendront pas avant plusieurs années.

Le projet immobilier Tivoli Sud, porté par le groupe Implenia, prévoit la construction de cinq bâtiments proposant près de 300 nouveaux logements, à la vente et à la location, y compris des logements d'utilité publique et avec encadrement. Trait d'union entre les immeubles, un grand parc arboré sera également aménagé, ainsi que des aires de jeux. Des locaux commerciaux et artisanaux seront également proposés.

Le vallon et la rivière

La rivière Serrière (sans le "s" final) prend sa source à l'extrémité nord du vallon du même nom et se jette dans le lac de Neuchâtel après moins de 700 mètres, ce qui en fait l'une des rivières les plus courtes de Suisse.

Depuis l'Antiquité, le quartier de Serrières a été un foyer d'habitat urbain. Des découvertes archéologiques variées attestent de cette histoire riche. D'anciens thermes romains ont fait l'objet d'un important travail de conservation (voir ci-dessous)

En 1228, la plus ancienne mention de Serrières indique déjà l’existence de moulins in aqua de Sarreros. Ensuite, jusqu’au 19e siècle, le débit très régulier de la rivière a successivement attiré diverses activités industrielles liées à l’exploitation de l’énergie hydraulique: papeteries, forges, scieries, mais aussi fabrication de monnaie. Le toponyme Serrières pourrait même venir du latin serra, la scie, désignant au Haut Moyen Age «l’endroit où l’on trouve de nombreuses scieries». Et si la vapeur et l'électricité ont supplanté les rouages, l'eau de la Serrière a continué d'alimenter successivement l'une et l'autre, jusqu'à aujourd'hui.

Le patrimoine Suchard

C'est en 1826 que le chocolatier Philippe Suchard (1791-1884) installe une chocolaterie au milieu du vallon. Il bénéficie grâce à la rivière de l'énergie nécessaire à faire fonctionner un moulin destiné à broyer les fèves de cacao. L'arrivée du chemin de fer, au milieu du 19e siècle, va donner un élan considérable à la diffusion des produits Suchard à travers le monde. Au tournant du 20e siècle, le vallon compte une dizaine de fabriques qui seront souvent transformées, démolies et reconstruites en fonction du développement de l'entreprise. Et qui emploiront jusqu'à 2000 ouvrières et ouvriers. A Serrières, l'entreprise s'investit dans une politique sociale visionnaire et construit la cité du même nom, qui existe toujours aujourd'hui. Elle ouvre aussi la première crèche du canton.

La production a cessé dans les années 1990 à Serrières. Les célèbres Sugus seront les derniers produits à être fabriqués sur le site neuchâtelois du groupe.

Pour en savoir plus

• L'histoire de Serrières sur Wikipedia
• Plaquette de présentation des thermes romains
• Sur les traces de Suchard dans le vallon de Serrières, site de Jura Trois-Lacs
• Brochure "Neuchâtel-Serrières, autour du patrimoine"
• "A pied aux sources", proposition de randonnée le long de la Serrière
• Chocolat Suchard sur Wikipedia
• "Un parfum de chocolat, Sur les traces de Suchard à Neuchâtel", ouvrage de Claire Piguet, Livreo Alphil, 2022